Amazonie Pressée par le marché, l'industrie du soja s'impose un moratoire
L'industrie du soja a accepté d'observer un un moratoire de deux ans sur la commercialisation de soja provenant de zones victimes de déforestation en Amazonie, sous la pression du marché européen, selon un responsable du secteur.
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"Il existe une demande du marché", a indiqué mardi à l'AFP Carlo Lovatelli, président de l'Association brésilienne des industries des huiles végétales (Abiove). "Le marché a changé, le producteur doit démontrer sa fiabilité au plan social et environnemental", une exigence qui s'étend désormais au Brésil, a-t-il relevé.
Lundi l'Abiove et l'Association nationale des exportateurs de céréales (ANEC) du Brésil avaient annoncé qu'elles ne commercialiseraient pas le soja planté à partir d'octobre 2006 sur des zones victimes de déforestation après le 24 juillet, une mesure qui restera en vigueur pendant deux ans. Ces organismes, regroupent des géants mondiaux des denrées comme l'américain Cargill, le français Louis Dreyfus Commodities ou l'allemand Bunge. A la suite d'une campagne de l'organisation écologique Greenpeace en Europe, des réseaux de supermarchés et de fast-foods comme McDonald's ont constitué une alliance pour demander que l'industrie du soja prenne des mesures pour contenir la déforestation. "Comme le marché en Europe ne veut pas accepter de soja provenant de zones victimes de déforestation de l'écosystème amazonien, nous avons décidé de nous réunir et de ne plus acheter de soja" provenant de ces secteurs, a expliqué M. Lovatelli. "Le simple fait d'annoncer : nous n'achetons plus ce soja, va faire qu'une grande partie des producteurs illégaux vont changer de région", a-t-il estimé.
M. Lovatelli assure que les grandes multinationales du soja ne se livrent pas à la déforestation illégale en Amazonie, pratique qui est le fait selon lui de petits producteurs. Il fait en outre valoir que le soja n'est cultivé que sur 1,1 million d'hectares, soit 0,3% de la superficie totale de la forêt tropicale amazonienne qui couvre la moitié du territoire brésilien. Greenpeace qui mène depuis plusieurs mois une campagne contre les multinationales du soja en Europe, accusées de favoriser la déforestation de l'Amazonie, avait salué lundi cette initiative qualifiée de "pas en avant important". "Mais ce sont les actes et non les mots qui garantiront un avenir juste et durable à l'Amazonie", soulignait l'organisation écologique. Le Brésil est le premier exportateur mondial de soja.
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